En ce moment les sorties de livres plus ou moins
autobiographiques et en lien avec le rock en France se succèdent, à commencer
par celle de l’ami Charlie Batalla. Il est un peu plus jeune que moi
mais on vient du même coin : Reims et Epernay. Dans La vie est à
nous, il raconte une partie de sa vie, des années collège au début de
la vie active, en passant par le lycée, les copains et surtout la musique,
surtout punk, et tout ce qui tourne autour : concerts, cafés, fanzine,
substances euphorisantes diverses et variés… Mais aussi le graphisme, qu’il a
étudié et mis à profit pour faire des flyers, affiches ou pochettes de disques,
et les voyages, sans filet, à l’aventure à travers quelques coins de France,
puis d’Angleterre et du Mexique. C’est direct, sincère et touchant, avec un
itinéraire improbable mais sur lequel il fonce sans peur ni calcul, à la
découverte de on verra bien quoi… Par ailleurs, ça parle aussi beaucoup de Zabriskie
Point, un groupe punk de Nantes dont il était fan et dont les membres
deviendront ses amis. Il cite plusieurs extraits de leurs textes qui l’avaient
bien marqué ; il faut dire que le chanteur est devenu un écrivain assez
connu depuis : François Bégaudeau.
Une autre personnalité assez connue, dans le milieu du rock en tout cas, vient également de sortir un livre : Didier Wampas. Et ça s’appelle Punk ouvrier. C’est pas mal, mais malheureusement, ce n’est pas une autobiographie, c’est plutôt un recueil de ses textes de chansons, sommairement commentées. Il y a quand même des pages de texte, heureusement, pour situer le contexte et c’est ça qui m’a le plus intéressé, déjà parce ce que ses paroles, on les connait, donc ce n’est pas indispensable de les relire et surtout parce que pour moi, les textes ont toujours été secondaires par rapport à la musique. Il faut qu’ils s’accordent à elle pour vraiment trouver leur impact. D’ailleurs Didier Wampas en fait la preuve avec certaines de ses chansons qui sont basées presque uniquement sur des onomatopées, du genre wha wha ouh ! ou yeah yeah ! qui n’ont aucun intérêt sans le phrasé et la musique qui vont avec. J’ai été un grand fan des Wampas, de 1990 à 2000 environ et je les ai souvent vus en concert : ça valait le détour ! Surtout la première fois, à Reims en 1990, avec Marc Police à la guitare (et Ben Sam à la basse : la « vraie » formation), mais même ensuite, ça restait excellent. Donc c’est super de lire un peu leur historique racontée de l’intérieur, mais plus le livre avance, moins il y a de commentaires et puis les albums sont moins bons à partir des années 2000. Mais ce livre vaut le coup quand même, pour toutes les infos sur les débuts du groupe, la scène parisienne rock and roll des années 80 et la vision de Didier Wampas. Et quel bonheur ensuite, que de réécouter Le dernier train pour Pontoise, Surfin love ou Comme un ange qui pleure !
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La vie est à nous : avec le groupe punk
Zabriskie Point / Charlie Batalla (Des gens de l’occident, 2024)
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Punk ouvrier / Didier Wampas (Harper Collins,
2024)
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Les Coronados : esthètes, fainéants
& sauvages : un mystère du rock français 80’s / Patrick
Scarzello ; conversation avec Yves Calvez (Mono-Tone, 2024)
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